Les justifications et le relationnel
Certaines personnes se justifient, d’autres pas. Chacun fait cela sans y penser. C’est un processus réflexe. Or, mes 30 ans de coaching m’ont appris qu’une justification ou son absence est loin d’être neutre dans la qualité du relationnel. Nous allons voir que chacune des Personnalité-PCM a sa manière spécifique de gérer les justifications. Vous vous reconnaîtrez dans l’une ou plusieurs d’entre elles.
L’alignement des justifications Personnalité après Personnalité révèle pourquoi dans presque tous les cas les justifications peuvent altérer le relationnel. Nos justifications repérées deviennent un objet d’alerte intéressant pour préserver la qualité de nos relations.
PCM (Process Com), en grille de lecture, va nous servir de guide pour ce voyage dans le monde des justifications.
Grille Process Communication
Chaque personne dispose de 6 Personnalités-PCM en elle. Certaines sont moins actives que d’autres. Selon les circonstances et selon l’interlocuteur une seule des 6 Personnalités d’une personne sera en stress. Le stress a été symbolisé par le système [OK/non OK] et [non OK/OK]. Le [OK/non OK] illustre « je suis OK et l’autre n’est pas OK ». Le [non OK/OK] illustre « je ne suis pas OK, l’autre est OK ».
Voici la manière dont chacune des Personnalités-PCM se justifie :
La Personnalité Persévérant se justifie pour montrer qu’elle est intelligente. Par exemple « je ne l’ai pas fait car ce que tu m’as demandé ne tient pas car cela ne s’inscrit pas dans la philosophie du projet ». La position relationnelle de cette Personnalité est [OK/non OK].
Son interlocuteur ne peut que mal le vivre. Si cette Personnalité n’y prend pas garde, elle adopte un comportement professoral vis-à-vis de ses interlocuteurs.
La Personnalité Analyseur (Travaillomane) se justifie pour démontrer son niveau de compétence. Par exemple « J’ai pris l’initiative de le faire de cette manière car le projet d’origine ne montrait pas assez sa cohérence logique ». La position relationnelle est [OK/non OK].
Le besoin de perfectionnisme est rarement nécessaire. L’interlocuteur peut en être contrarié.
La Personnalité Empathique se justifie dans l’espoir de recevoir un témoignage d’affection. Exemple « tu m’as confié cette tâche mais je ne l’ai pas entamée car je ne sens pas amaniérée pour la mener à bien ». La position relationnelle est [non OK/OK].
Elle se dévalorise afin d’obtenir du réconfort.
La Personnalité Imagineur (Rêveur) va rejeter la responsabilité sans blâmer la cause de son manquement. Exemple « je n’ai pas pu le faire car je n’ai pas reçu les éléments dont j’avais besoin ». La position relationnelle est [non OK/OK].
Elle a besoin de justifier qu’elle n’est pas responsable et en même temps son inaction se révèle.
La Personnalité Promoteur ne se justifie pas, Elle considère toute justification comme un acte de faiblesse. Son propos s’apparentera à « c’est comme ça parce que c’est comme ça ». La position relationnelle est [OK/OK si] (« si » tu acceptes que ce soit comme ça).
Elle est soucieuse de donner d’elle l’image d’une personne forte, qui agit comme en leader potentiel ; « je suis chef ou j’ai la capacité de l’être ».
La Personnalité Énergiseur (Rebelle) fuit toute responsabilité. Exemple « ben ! j’n’ai pas pu le faire car untel n’a pas délivré ce qui était un préalable ». La position relationnelle est [OK/non OK].
Elle se justifie pour expliquer qu’à cause des autres elle n’a pas pu assurer ses responsabilités.
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Dans laquelle de ces justifications vous reconnaissez-vous ?
La surprise des justifications
Les exemples ci-dessus ont été écrits spontanément. La surprise est de constater qu’elles expriment toutes un degré de stress. C’est pourquoi les justifications peuvent impacter les relations. J’écris « peuvent » car il ne s’agit pas de s’interdire de se justifier. La preuve c’est que la Personnalité Promoteur ne se justifie pas et que la position relationnelle est au 1er degré de stress. Donc comment s’y retrouver pour se justifier et préserver la qualité du relationnel ?
Le bon usage des justifications
Vous venez de vous justifier ou bien vous allez vous justifier, Vous n’avez pas le temps pour savoir si c’est du [OK/OK], alors vous vous justifiez comme ça vient, advienne que pourra ! Mais vous avez un gros avantage, vous savez que statistiquement il est probable que votre justification ne sera pas en [OK/OK] ce qui fait que vous avez la chance d’être en alerte. Vous pouvez observer si votre justification ou non justification a quelque peu dégradé le relationnel avec votre interlocuteur. Vous saurez alors faire en sorte pour que tout se passe au mieux.
Les justifications [non OK/OK]
Autant les justifications [OK/non OK] impactent directement l’interlocuteur et le relationnel, autant les justifications [non OK/OK] dégradent l’image de leurs auteurs.
La Personnalité Empathique se critique. Comme je le dis en coaching « quelle est la personne la plus crédible au monde pour dire du mal de vous ? » ; « bien sûr c’est vous-même ». Il faut trouver un autre stratagème pour obtenir de vos interlocuteurs l’affection dont vous avez besoin ».
La Personnalité Imagineur va souligner sa tendance à ne pas prendre d’initiative si elles ne lui sont pas recommandées.
Les justifications [OK/OK]
Même si délivrées de manière spontanée les justifications exprime du stress, il est possible de les formuler en position relationnelle (OK/OK]. Voici les 6 justifications précitées formulée en [OK/OK].
La Personnalité Persévérant – « je ne l’ai pas encore entamé car j’ai à l’idée qu’il est possible de trouver une formule qui s’inscrira mieux dans la philosophie du projet ».
La Personnalité Analyseur – « J’ai pris l’initiative de le faire de cette manière. Si cela n’était pas judicieux, j’ai prévu de pouvoir revenir à ce qui était initialement prévu ».
La Personnalité Empathique – « tu m’as confié cette tâche mais je ne l’ai pas entamée car avant je voulais m’assurer que la manière dont je vais m’y prendre est correcte ».
La Personnalité Imagineur – « je n’ai pas pu le faire car j’aurais dû relancer ceux qui devaient me procurer les éléments préliminaires ». Cette fois la Personnalité Imagineur assume sa responsabilité ce qui n’altère pas son image. C’est juste un loupé.
La Personnalité Promoteur – « je ne m’en suis pas occupé car ce n’est pas de mon ressort mais je peux examiner la situation et te suggérer une formule ».
La Personnalité Énergiseur – « ben ! j’n’ai pas pu le faire car j’aurais peut-être dû relancer untel pour me délivrer à temps le préalable ». Comme pour l’Imagineur, Cette Personnalité prend en charge le sujet mais n’assume pas complètement la responsabilité.
S’exercer à transformer une justification en position relationnelle [OK/OK] est un excellent exercice. Il ouvre la voie d’accès à la maîtrise des justifications et donc à préserver la qualité de ses relationnels, clés du succès.
Christian Becquereau
Révisé par Sylvie Nélaton