Les déceptions et PCM®
Déçu
Les conséquences d’être déçu par quelqu’un
Comme pour tout un chacun, il m’arrivait régulièrement que des gens de mon entourage me déçoivent. C’était loin d’être sans conséquence. A chaque fois la relation se dégradait de mon fait quand elle n’était pas rompue à tout jamais. J’étais le 1er à en payer les pots cassés car je sortais ces personnes de mon 1er cercle. Ma vie sociale s’en trouvait emputée d’autant de ressources que d’affection.
Comme il s’agissait d’un sujet relationnel, il devait y avoir moyen de trouver une solution grâce à Process Com® mais lequel ?
Mon processus ?
Tout se joue entre moi et moi
En observant ce qui ce passait. Mon processus qui aboutissait à être déçu consistait à mettre ces personnes sur un piédestal. Je reconnaissais et appréciais leurs qualités. C’était uniquement de mon fait. Mais une fois qu’une personne faisait un écart, je la destituais illico. Elle m’avait déçu. A bien y regarder, j’étais le seul acteur de ces circonstances. Il s’agissait d’un problème entre moi et moi. Je qualifiais et disqualifiais la personne sans même qu’elle soit au courant. La déception dont j’étais la victime était créée par moi. A moi tout seul, j’étais le persécuteur et la victime – Il devait être possible de se sortir de ce piège que je me tendais bien inconsciemment.
Il y a des années, compte tenu de ce constat, j’ai décidais que je ne serai plus déçu par qui que ce soit. A ce stade Process Communication Model (PCM) n’entrait pas encore en ligne de compte.
Quand j’étais tenté d’être déçu, il me suffisait de penser à ma décision et j’acceptais que cette personne ait fait un écart. Cela a développé ma tolérance. C’était une bonne décision et je pensais qu’à tout jamais je ne serais déçu par qui que ce soit. Cela a fonctionné pendant des années jusqu’au jour où j’ai bloqué, incapapable de gérer l’impact de la déception.
Un cas limite
Un cas où je bloque
Cette fois-là, je me retrouvais dans une assemblée d’amis autour d’un buffet dinatoire. Un ami que je n’avais pas vue depuis trop longtemps était présent. Il est beaucoup plus jeune que moi. A la différence d’âge s’ajoutait qu’il y avait une hiérarchie entre nous. Nous pourrions dire qu’il est mon obligé. Je m’attendais à ce qu’il vienne vers moi, me demander de mes nouvelles et me donner des siennes.
Il est resté non pas distant mais sans chercher mon contact. Il n’y a eu aucun propos entre nous. J’en étais blessé, je le trouvais ingrat. Mon jugement vis-à-vis de cette personne était lapidaire et définitif. Mais j’en souffrais.
Si je ne faisais rien notre relation serait rompue définitivement. Ce serait de la tristesse pour moi, du chagrin même car cette personne comptait pour moi.
Nouvelle observation
Les référentiels de chaque Personnalité PCM
En faisant un tour d’horizon sur le passé, je me suis rendu compte qu’un sujet particulier était souvent à l’origine de mes déceptions : il s’agissait de la confiance. Quand une personne n’était plus au niveau de la confiance que je lui avais accordée, je le vivais comme une trahison. Cette découverte m’a connecté à une partie de mes travaux autour de PCM.
Dans mes coaching, j’avais observé que chacune des 6 Personnalités PCM avait un référentiel absolu. Ce référentiel à la fois construisait la personnalité de mon client et le côté absolu en faisait un référentiel qui lui jouait des tours dommageables..
Dans ma Personnalité Persévérant le référentiel est la confiance, j’attendais que mes interlocuteurs soient sans faille à cet égard. Tout écart en terme de confiance se traduisait par une destitution radicale de mon podium, avec les conséquences évoquées ci-dessus. Tout ce qui avait trait à une trahison de ma confiance ne bénéficiait d’aucune tolérance de ma part. j’étais tellement mal. C’était un « crime ».
Chacun son référentiel
Un référentiel absolu
Chacune des Personnalités PCM a un référentiel qu’elle positionne comme un absolu non négociable, constitutif de sa personnalité. Quand cet absolu est battu en brèche, c’est comme une négation de sa personnalité. Elle ne peut que rompre la relation car c’est trop. Elle rompra la relation. Process Com qualifie ce comportement de 3ème degré de stress.
Pour l’Analyseur, c’est la mise en cause de sa compétence ; pour la Personnalité Empathique c’est la mise en cause de sa capacité à se rendre aimable, pour la Personnalité Imagineur, ce sera de ne pas se sentir voulu, pour la Personnalité Promoteur c’est l’image d’elle que lui renvoie son interlocuteur et qui n’est pas celle qu’elle se fait d’elle, pour la Personnalité Énergiseur c’est de ne pas se sentir accepté tel qu’elle est.
Le lecteur pourra reconnaître les Questions Existentielles[1] évoquées par le Dr Taibi Kahler.
Prise en compte de son référentiel
Identifier le référentiel qui nous habite est un pas de géant. Une fois que nous observons un risque de rupture lié au référentiel, il s’agit d’imaginer une action qui corresponde à un 1er pas. Mais pour arriver à réaliser cette prouesse, la citation de Shoma Morita[2] m’a aidé « il faut accepter que le monde soit un lieu imparfait, comme ses habitants mais plein de possibilités de développement et de réalisation ». Dans le cas de la confiance accordée, plutôt que d’y voir une trahison ou un coup de canif, il ne faut y voir qu’un écart humain. Si cet écart est raisonnable ou s’il n’est pas répétitif, il faut faire le 1er pas. S’il est répétitif de la même personne, il s’agit de quelqu’un de toxique pour soi. La rupture est alors salutaire.
Éviter la rupture
Se sortir de cette situation
Après avoir compris ce qui se passait en moi durant cet apéritif dinatoire, je me suis demandé quoi faire ? L’initiative ne pouvait venir que de moi. J’ai tendu une perche par whatsapp. C’était une petite vidéo en lien avec un souvenir commun. Cette personne m’a répondu gentiment. Je lui ai demandé alors de me donner de ses nouvelles. Ce qu’elle a fait. Le lien était rétabli. J’avais sauvé une relation qui m’était chère.
Épilogue
Ça ne me semblait pas juste mais pourquoi ?
Cette démarche préserve le relationnel source de vie, de santé et de richesse. Dans un 1er temps prenez la décision de ne plus être déçu par qui que ce soit. Voyez dans le paragraphe ci-dessus le référentiel qui vous habite. Pour cela, fouillez dans votre mémoire et retrouvez les cas où cela s’est terminé par une rupture. Même longtemps après vous pouvez mener une action et tenter votre chance. Si l’autre personne reste sourde à votre appel, vous aurez fait au mieux. Si elle réagit positivement, grâce au référentiel PCM vous augmenterez vos chances de préserver la richesse d’une vie sociale, pleine d’opportunités comme dit Morita.
Christian Becquereau
Assisté de Sylvie Nélaton
Le Kremlin Bicêtre, le 2 janvier 2024
[1] Un petit livre est en préparation. Il sera dédié aux Questions Existentielles.
[2] Livre de Hector Garcia et Francesc Miralles « Ikikai » – Edit. pocket.